Un tournage en huis clos avec des moyens très limités. Une coproduction avec un loueur de matériel, ce qui a été une bonne opération financière mais un vrai casse tête pour établir la liste matériel.
Le travail de prépa a été très important sur ce tournage avec une grande confiance de la part du réalisateur. Les sessions de découpage ont été l’occasion de grands changements en terme de mise en scène, on ne se limitait sur aucune idée. Un grand travail d’adaptation aux moyens financiers et humains du film a aussi dû être apporté quitte à réviser le scénario.
Les références pour ce film sont très marquées comme les photographies de Reed Morano et le travail de Jonathan Glazer. La volonté était de rendre une ambiance feutrée à cette maison familiale, des intérieurs sombres avec un extérieur assez haut derrière des voilages, couplé à une volonté de déstabiliser le spectateur par une image “décalée”. J’ai donc proposé de tourner toute cette première partie qui symbolise l’enfermement du personnage principal avec une très courte focale : le Zeiss Masterprime 16mm, avec cette volonté d’ouvrir au contraire l’angle de prise de vue pour faire sentir le décor et, donc, son importance prépondérante dans cette vie de captivité. De plus nous voulions jouer avec les déformations de l’optique pour appuyer la vision déformée du visage de l’enfant. Une super idée sur le principe mais un vrai casse-tête d’un point de vue technique. Cela a impliqué une vraie recherche pour trouver la place des projecteurs avec mon chef électricien Michel Foropon. Mais le plus grand challenge a été de canaliser l’acteur enfant qui devait absolument être sur sa marque à quelques centimètres de l’optique. Dix centimètres à côté et c’était une toute autre image.
Pour la partie extérieure, en s’inspirant fortement de Under the Skin, nous avons décidé de changer complétement le dispositif filmique et de chercher un regard en longue focale et surtout une autre caméra : on passe de l’ARRI Alexa Mini à une SONY FX3 pour marquer la différence avec la première partie. C’était une nouvelle idée que j’ai trouvé très agréable à travailler et qui a été accueillie avec une grande confiance (Et puis niveau budget c’est pratique aussi)
Dans la même veine je suis content d’avoir su proposer de faire une nuit américaine pour correspondre aux conditions des horaires de travail de l’enfant, d’avoir su assurer qu’une doublure floue de la mère serait suffisante pour palier à une absence de l’actrice et d’avoir proposé l’idée d’un plan snorricam pour laisser le petit s’immerger dans les rues et chercher des réactions naturelles des passants.
Les paravents de papier
Réalisé par Victor Chenal
Produit par Ishot
Avec : Nelson Maerten, Anais Parrello et Candy Ming
Chef électricien : Michel Foropon
1er Assistant opérateur : Hugo Fontaine
Chef machiniste : Ange Leturcq
Etalonnage : Ulysse Gaillot
Un enfant difforme, fan de bande dessinée, veut se rendre à une séance de dédicaces de son auteur préféré, cependant, sa mère l’en empêche et l’enferme dans la maison.
15”
Format1.78 : 1 / Couleur
ARRI Alexa Mini + Sony FX3
Optiques : 16mm Zeiss Masterprime
Zoom Sony 50-150mm